Première publication : L’Avenir – 19 novembre 2013.
Ne vous fiez pas à son visage poupin et à son jeune âge: à 32 ans, Joseph Gordon-Levitt a plus de 20 ans de métier, et presque autant de cordes à son arc.
Si ce natif de Los Angeles est surtout connu du jeune public, c’est parce que ce dernier l’a découvert dans les années 90 dans des séries télévisées et autres comédies romantiques pour adolescents (notamment Dix raisons de te larguer, avec feu Heath Ledger, en 1999). Mais soucieux d’explorer la palette variée du jeu d’acteur, ce petit-fils de réalisateur (on doit Confidences sur l’oreiller à son grand-père) s’est progressivement construit une filmographie éclectique alternant entre petits films d’auteur indépendants (Brick, Looper, 50/50) et gros blockbusters hollywoodiens réalisés par les plus grands : Inception, Batman: The Dark Knight Rises tous les deux de Christopher Nolan ou Lincoln de Spielberg. «J’aime me transformer d’un rôle à l’autre, incarner des personnages qu’au début je ne comprends pas», explique celui qui s’est fait connaître du grand public en 2009 dans la pétillante romance (500) jours ensemble. «Je dois me mettre à leur place, arriver à les comprendre et à les aimer, au point de me comporter comme eux. C’est ce que j’aime le plus dans le métier d’acteur. Pour bien jouer un personnage, il ne faut pas le juger. »
Acteur, mais aussi…
Hormis celle du comédien, Gordon-Levitt porte également la casquette du musicien, puisqu’il maîtrise le piano, la guitare et le chant. En 2000 il enfile celle de l’étudiant, troquant temporairement les plateaux de tournage pour les amphithéâtres de l’université de Columbia. Il y découvre la poésie française et devient un avide francophile (il reprend parfois La Valse à mille temps de Brel lors de concerts).
En 2004 il fonde Hit Record, une plateforme culturelle collaborative avec laquelle il produit ses premiers courts-métrages. Et à côté de tout cela, il a trouvé le temps d’écrire et de réaliser son premier film, Don Jon, une comédie décalée avec Scarlett Johansson et Julianne Moore, qu’il est venu défendre le mois dernier au festival de Gand. Mais ces multiples casquettes sont loin de cacher une grosse tête, et s’il y en a une que le jeune homme refuse de porter, c’est celle de la célébrité: «Pour moi, l’art de raconter des histoires remonte à une tradition ancestrale de l’humanité, et n’a rien à voir avec le culte de la personnalité. Je ne suis pas d’accord avec l’idée que certaines classes sont supérieures à d’autres, et je n’aime pas être considéré comme une star.» L’humilité des grands artistes…
DON JON
De Joseph Gordon-Levitt. Avec Joseph Gordon-Levitt, Scarlett Johansson et Julianne Moore. Durée: 1 h 30. Sortie Belgique : 20 novembre 2013
Ce que ça raconte
Cheveux gominés, torse huilé et gourmette en or, Jon Martello c’est un peu le Don Juan des années 2000. Mais si le jeune homme ramène tous les soirs une bombe différente dans son appartement bien rangé, même la plus belle fille du monde n’arrive à la cheville du plaisir qu’il ressent en regardant des films X. La plus belle fille du monde, il la rencontre justement : elle s’appelle Barbara, et elle aussi a une certaine conception de l’amour, forgée à gros coups de romances hollywoodiennes. L’univers «?Rocco Siffredi?» de Joe sera-t-il compatible avec l’univers «?Disney?» de Barbara ? Ou est-il nécessaire de se débarrasser de nos idées reçues pour établir un vrai rapport avec l’autre?
Ce qu’on en pense
crédit photos : Reporters/CapitalPictures/L’Avenir